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Suzy (Tattoosuzette)

Hollandaise, née en 1989, mariée et maman ... 

Mon parcours...

On me demande souvent mon parcours professionnel, mais mon parcours professionnel est étroitement lié à mon adolescence, et à mon vécu. 

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En gros je suis Hollandaise, mais je n'ai pas longtemps vécu aux Pays-Bas, pour être précise j'ai vécu en France pendant 7-8 ans, au Kenya (Nairobi) de mes 10 ans à mes 18 ans, et en Belgique de mes 23 ans jusqu'au jour d'aujourd'hui ...

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Mon parcours à commencé au Kenya, je faisais des études dans une école Française, parmi de nombreux étudiants des 4 coins du monde (de parents expatriés travaillant souvent dans des ambassades, dans l'enseignement ou autres grandes boites internationales). A l'époque je dessinais déjà tout le temps, dans mes cahiers de classe, et chez moi pour m'occuper et me vider la tète comme échappatoire à une situation familiale et personnelle assez compliquée dont je vous passe les détails. 

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Je voulais faire des études artistiques, mais malheureusement dans l'école que je côtoyais il n'y avait que trois options suivantes: ES, S ou L, j'ai donc par défaut opté pour L (c'est à dire Littéraire) j'ai donc approfondi mes études dans la philosophie, la littérature et les langues, ça tombais bien car j'adore lire et l'univers imaginaire.

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Je devais faire un exposé à mes 15 ans avec deux camarades de classe en Anglais, pour le baccalauréat, nous avions choisi le thème : pourquoi les gens se font ils tatouer et percer?

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C'est là que tout à commencé, car quand j'ai commencé à interviewer des tatoueurs et à travailler sur l'exposé je suis tombée amoureuse du tatouage, et j'ai fait mon choix: je serais tatoueuse coute que coute !

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Il y avait un tatoueur qui travaillait dans le centre commercial a coté de mon école, je suis allée le voir pour le supplier de bien vouloir me prendre comme apprentie quand j'aurais 18 ans, il a vu ma détermination (bon après j'y allait plusieurs fois par semaine le pauvre a du me prendre pour une folle), il a fini par accepter à condition que je m'entraine à dessiner tous les jours, et que je vienne lui montrer mes dessins régulièrement pour qu'il puisse déjà me conseiller. Ce que j'ai bien évidemment fait sans faute.

Malheureusement quand j'ai eu 18 ans, et que je suis allée le voir pour mettre en place mon apprentissage on s'est rendu compte que c'était impossible car il me fallait un permis de travail Kenyan (qui coute plus ou moins l'équivalent de 20 000 euro, une somme astronomique que ma mère n'aurais pas su assumer à cette époque). Gros coup dur ...

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Heureusement ma tante aux Pays-Bas a su me dénicher un apprentissage dans sa ville, le tatoueur en question avait un très grand shop et aurait bien aimé avoir de la compagnie, et n'étais pas contre l'idée de me coacher quelques temps, je suis donc revenue aux Pays-Bas pour faire mon apprentissage (ma tante avait accepté de m'héberger quelques mois).

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Voilà que j'arrive chez 'het prikhuis' à Enschede, aux Pays-Bas, et Robert le tatoueur m'a chaleureusement accueillie, j'ai pu apprendre quelques bases pendant les semaines passées là bas, mais malheureusement j'ai du stopper mon apprentissage car je devais travailler pour pouvoir partir de chez ma tante. Vu que je ne gagnais rien en étant apprentie j'ai du faire tout genre de boulots intérimaires pour gagner mon pain, et laisser mon apprentissage en standby

 

A ce stade, je n'avais apprit que 5% de ce que je devais savoir sur le tatouage, je n'étais donc pas sortie d'affaire...

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​​​​Après d'innombrables boulots intérimaires en tout genre (j'ai travaillé dans l'Horeca pour l'armée de l'air, dans usine de poterie, usine de glaces, à la poste, dans le nettoyage, au MacDo, centres d'appels, commerciale, concessionnaire auto, Ethias assurances, et j'en passe...) j'ai réussi à mettre assez d'argent de coté pour acheter le matériel nécessaire pour me lancer.

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Je faisait aussi des Designs pour des tatoueurs débordés après mon travail, ils me payaient 30 euro par dessin (à l'époque on dessinait encore sur papier et pas sur tablette), que je leur envoyait par recommandé, parfois même à l'étranger (par exemple aux USA, Australie, Grèce). Tout ceci à contribué à l'achat de mon matériel.

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Suite à un changement dans ma situation personnelle je suis alors venue habiter en Belgique à mes 23 ans, ou je me suis mariée avec mon mari Talal, cette même année j'ai été embauchée dans un salon de tatouage à Liège (dont je ne citerais pas le nom par soucis d'anonymat) , malheureusement le patron du salon à fait faillite et ça s'est mal terminé par manque de sérieux de sa part (sans parler de faits de mœurs déplorables que je ne souhaite pas développer). Il m'avait promit un contrat mais la faillite à fait que c'est tombé à l'eau et je me suis retrouvée sans travail, et c'est là que j'ai décidé d'essayer d'ouvrir mon propre shop.

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Et voilà que je réussit à ouvrir mon premier shop à 25 ans, à Sclessin !

 

Mon rêve qui se réalise enfin ! Un petit shop de 30m carré, très modeste mais qui faisait parfaitement l'affaire pour commencer, ou je suis restée jusqu'à 2018. Mon mari a fait une formation de perceur, et nous avons décidé de travailler ensemble, chose compliqué dans un shop de 30m carré, ce qui nous a poussé à vouloir déménager vers un magasin plus grand, mais aussi dans un quartier plus calme. 

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Ce qui a mené au déménagement à l'adresse actuelle, à la rue de Fragnée 9, à Liège tout prêt de la gare des Guillemins ou j'a pu mettre mon shop vraiment à ma sauce, dans mon délire Kawaii/pop culture et Harry Potter. Mon mari de son coté avait l'occasion d'avoir sa pièce à son image également, on y a tous trouvé notre compte et sommes ravis du nouveau shop!

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MES STYLES DE TATOUAGE:

Dans le monde du tatouage, la plupart des artistes ont un seul style bien défini dans lesquels ils sont spécialisé... Du coup je me sens comme le vilain mouton noir (comme d'habitude) parce que je préfère être une tatoueuse 'all round' c'est à dire qui fait plusieurs styles différents sans forcément se spécialiser dans un seul d'entre eux (même si c'est mal vue dans le monde du tatouage).

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Pourquoi? 

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Parce que j'aime la variété, le changement et j'aime apprendre de nouveaux styles, et je part du principe que je ne vais pas renoncer à mes envies et ma passion juste parce que c'est 'mal vu' par les autres, on vit pour soit pas pour plaire à autrui. 

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Etant autodidacte (principalement) j'aime essayer de nouvelles choses, je regarde des vidéos, je pose des questions à des experts dans les styles concernés, je m'instruit comme je peux pour apprendre et m'améliorer et évoluer dans mon art. On apprend tous les jours dans ce métier, il ne faut jamais penser tout savoir et tout maitriser car c'est faux, et impossible. C'est un art tellement vaste et complexe qu'il y a toujours possibilité de faire mieux et de se perfectionner.

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AUTODIDACTE: Bien ou Mal?

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Etre autodidacte est très compliqué car en plus de devoir se débrouiller pour apprendre, trouver les infos et les techniques nécessaires, on prend aussi de mauvaises habitudes dont il est difficile de se défaire par après, et on a pas de mentor pour nous taper sur les doigts quand ça ne vas pas et nous recadrer. Ce manque de recul et cet absence de soutien fait qu'on apprend parfois mal, plus lentement et que l'on arrive pas à résoudre certains soucis. Je ne recommande donc absolument pas cette méthode d'apprentissage. Malheureusement (comme dans mon cas) je comprends que les circonstances font parfois qu'on ai pas le choix, car il est extrêmement dur de trouver un apprentissage (marché saturé, et les tatoueurs ont peur de prendre un tel engagement car ils risquent la réputation de leur shop).

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Ce qui fait que j'enchaine sur une autre problématique tabou dans ce milieu: l'absence de formation légale et reconnue par l'état, la source du problème.

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En Belgique, il suffit de faire une formation d'hygiène de 20h à l'IFAPME  pour devenir tatoueur ou perceur, car nous ne sommes pas une profession reconnue par l'Etat. Cela veut dire qu'il n'y a pas d'accès à la profession, donc aucune formation fiable disponible reconnue par l'Etat. Cela fait que certains s'improvisent tatoueur ou perceur après avoir suivi une formation douteuse express en 48h chez une esthéticienne pas du tout qualifiée pour ce faire, avec du matériel douteux d'Amazon ... 

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Le problèmes est un cercle vicieux car le fait de ne pas être reconnus comme profession entraine une absence de formation, ce qui entraine des autodidactes ou des personnes mal formées qui se lancent dans le tatouage.

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Ceci fait partie d'une des raisons que j'ai décidé de soutenir l'ASBL Tatouage Belgique en fondant le mouvement de tatoueurs Unink (entre autres car il y a d'autres raisons). Nous espérons réussir à changer les choses pour les tatoueurs Belges, pour que nous soyons reconnus et protégés par l'Etat et plus considérés comme des marginaux. 

Evil prevails when good people fail to act.

Nevertheless, she persisted.

 

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