Suite à l'article récemment publié dans les actualités : Au moins 80% des salons de tatouage belges ne sont pas en règle: "Ce n'est probablement que la partie émergée de l'iceberg" et à l'intervention de madame la député Els van Hoof au parlement, l'ASBL Tatouage Belgique répond, et demande un entretien dans les plus brefs délais.
Chère Madame la député,
Suite à votre intervention au Parlement concernant les salons de tatouage, nous constatons aussi depuis de nombreuses années qu’il y a un souci dans le contrôle des tatoueurs.
‘Au moins 80% des salons de tatouage contrôlés par le SPF santé publique ne sont pas en ordre de toutes les réglementations ‘
• Ces contrôles ont-ils eu lieu suite à une dénonciation ? Ou est-ce que ce sont des inspections spontanées? Si elles ont eu lieu suite à une dénonciation, cela ne reflète pas l’entièreté des salons de tatouage.
C’est comme si pour juger un restaurant vous allez uniquement prendre en compte les avis négatifs, et baser votre jugement sur ceux-ci sans prendre en compte les avis positifs, ceci ne reflète pas l’entièreté des tatoueurs, les statistiques sont alors basées sur les plaintes, on parle alors d’amalgame. Cela reprend-il aussi les contrôles effectués chez les tatoueurs illégaux pratiquant chez eux, sans numéro de TVA et sans formation d’hygiène ? Ou uniquement les salons de tatouage/shops privés déclarés ?
• Après avoir levé le voile sur la fiabilité et l’origine des chiffres, et des statistiques mentionnées dans l’article, nous aimerions vous remercier d’avoir mis en avant un grand nombre de problèmes très importants auxquels nous sommes confrontés depuis plusieurs années : la jungle dans le milieu du tatouage en Belgique.
Nous sommes au Far West, tout est permis en tout impunité, et les autorités sont aux abonnés absents. Permettez-nous de développer: Cela fait plusieurs années que l’ASBL Tatouage Belgique qui est un membre actif de la CETA (Council of European Tattoo Associations) cherche à entrer en contact avec non seulement le SPF santé publique, mais également avec le ministère de la santé car nous avons constaté qu’il y a de graves problèmes dans la réglementation des tatoueurs /pierceurs en Belgique, à notre grand regret notre métier n’est pas reconnu en tant que profession, et il n’y a pas d’accès à la profession pour devenir tatoueur. Qu’est-ce que cela sous-entend concrètement ?
Concrètement que n’importe qui peut s’improviser tatoueur du jour au lendemain, sans la moindre connaissance technique sur l’acte du tatouage (c'est-à-dire l’usage d’un démographe, à quelle profondeur et quelle vitesse piquer, avec quel mouvement, quelle pression et quelles aiguilles…).
L’état Belge requiert uniquement la possession d’une formation à l’hygiène qui ne dure que 20 heures, mais aucun diplôme technique /théorique pour la pratique du tatouage en elle-même. Vous pouvez donc tatouer n’importe comment, sans la moindre connaissance technique, artistique tant que vous le faites proprement en suivant les règles d’hygiène. Laisseriez-vous un chirurgien opérer un patient s’il avait seulement une formation à l’hygiène et absolument aucune formation pratique avec diplôme reconnu par l’état pour le prouver?
Ceci n’est pas normal, le tatouage est un acte médical, permanent et irréversible, il faut absolument instaurer une formation plus complète et obligatoire , une reconnaissance du métier de tatoueur et un accès à la profession. A l’heure actuelle votre boucher ou fleuriste de quartier peut s’improviser tatoueur du jour au lendemain sans avoir la moindre graine artistique ou connaissance technique quelle qu’elle soit.Cela vous étonne donc de constater ce genre de faits sur le terrain?
Sans oublier que le matériel de tatouage est en vente libre sur de nombreux sites internet comme Amazon, Wish et des fournisseurs plus connus tels que ITC sur lesquels aucun numéro de TVA n’est demandé au moment de la commande. Votre voisin peut donc légalement se procurer un dermographe de basse qualité, de l’encre, des aiguilles dont les composants, l’efficacité et la stérilité sont douteux sur internet. Ce genre de matériel ne devrait pas être en vente libre, comme l’a recommandé à plusieurs reprises l’ASBL Tatouage Belgique dans de nombreux mails et recommandés au SPF santé, ainsi qu’au ministère sans jamais avoir eu de réponse de leur part.L’ASBL Tatouage Belgique ainsi qu’un nombre de tatoueurs déclarés, ont procédé à de nombreuses dénonciations de tatoueurs illégaux au SPF santé, ainsi qu’à la Police.
Malheureusement malgré les nombreuses plaintes nous avons le regret de constater que les illégaux concernés pratiquent toujours à l’heure actuelle, malgré les dénonciations soutenues par des preuves (photos sur lesquelles on les voit pratiquer dans des pièces non conformes, sans protections sur leur matériel, avec de l’encre non conformes, des aiguilles non stériles, parfois même sans gants et en présence d’animaux). Nous avons envoyé de nombreuses preuves dans lesquelles les illégaux avouent ouvertement tatouer à domicile sans posséder la formation à l’hygiène, et malgré toutes les preuves incriminantes la Police et le SPF santé ne réagissent pas, et laissent faire en toute impunité les illégaux malgré le danger que cela représente pour la santé publique.
Pourquoi ne vous focalisez-vous pas sur les tatoueurs illégaux, plutôt que de vous fixer sur les salons de tatouage légaux ?
Le véritable problème se trouve principalement chez les tatoueurs illégaux et non dans les salons de tatouage, il y en as beaucoup plus que ce que vous stipulez dans vos textes, ce n’est effectivement que le bout de l’Iceberg.
Il faut absolument réformer l’arrêté Royal 2005, Instaurer une formation obligatoire et plus complète (accès à la profession), une reconnaissance du métier de tatoueur en tant que profession, punir et interdire la vente libre du matériel de tatouage sur le marché, et surtout que les tatoueurs plaintes et les dénonciations des tatoueurs illégaux soient pris au sérieux par les autorités. A l’heure actuelle de nombreuses plaintes et dénonciations de tatoueurs illégaux ont été faites (avec preuves à l’appui) auprès du SPF santé publique, mais sans la moindre conséquence car les personnes concernées exercent toujours à l’heure actuelle dans les mêmes conditions déplorables, ouvertement sur les réseaux sociaux en exhibant ouvertement sur des photos leur matériel non emballé, dans leur cuisine avec leur chat et mégots de cigarettes juste à côté.
Sans oublier des tatoueurs qui pratiquent dans des tentes à l’extérieur dans des soirées arrosées, ou des Guests illégaux de pays limitrophes qui pratiquent illégalement dans des salons sans payer de taxes (et pour la plupart sans formation d’hygiène Belge).
´Maintenant que le pic de pandémie est derrière nous, davantage d’inspections doivent être menées ‘
-Nous sommes ravis de l’apprendre madame la députée car cela fait des années que l’ASBL Tatouage Belgique sonne l’alarme concernant les pratiques illégales et douteuses de nombreux tatoueurs illégaux, qui ne sont pas en règle, en espérant en vain obtenir un Rendez-vous avec les autorités concernées pour implémenter les mesures nécessaires pour mettre un stop à ces activités dangereuses et illégales. Nous avons des solutions concrètes à proposer au ministère et au SPF, nous attendons seulement l’opportunité de nous entretenir avec vous dans les plus brefs délais pour ce faire.
Un communiqué de presse a été rédigé à votre attention, nous vous tendons la main pour trouver des solutions car nos confrères tatoueurs et tatoueuses souffrent de cette situation, de nombreuses faillites ont déjà eu raison de certains d’entre nous, et d’autres à venir incessamment sous peu si rien ne change dans un futur proche.
Nous souhaitons tout comme vous mettre un terme à cette situation catastrophique, qui représente un grand danger pour la santé publique et attendons avec impatience de nous entretenir avec vous. De plus nous nous mettons à votre disposition pour toute aide et support éventuel pour résoudre cette situation.
Cordialement,
L'ASBL Tatouage Belgique
Suzanne Quartel
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